La psychomotricité signifie les capacités motrices et psychiques d’un être humain. Ainsi, tout individu est un être psychomoteur, car traversé par une réalisation motrice sous contrôle motivationnel.
C’est une approche globale de l’individu. Notre manière de nous comporter, nous déplacer, nos attitudes, nos postures ainsi que nos mimiques nous est personnelle. Elle témoigne des émotions et des pensées qui nous traversent.
La psychomotricité fait le lien entre le corps et l'esprit.
Par exemple, je veux réaliser une activité motrice (courir, sauter, attraper une balle, écrire…) ; Mais il me faut des capacités sensorielles (le toucher, la vision, etc), perceptives, cognitives (concentration, mémoire, apprentissage, prise de décision, etc), en lien avec des capacités psycho-affectives (émotions, sensibilité, motivation, etc) traversées par des facteurs environnementaux, pour atteindre mon but. Cependant, il se peut qu’il y ait une difficulté de réalisation motrice : trouble de l’équilibre, troubles dans l’organisation des gestes, écriture illisible, aisance motrice fragile, maitrise de balles compliquée, difficulté d’analyse perceptive, de concentration …
Le psychomotricien est amené à detecter précisément les troubles (lors du bilan psychomoteur), comprendre leur origine en lien avec le contexte psycho-affectif du patient, et proposer des expériences motrices et psychiques adaptées pour pallier les difficultés (lors du suivi psychomoteur). La psychomotricité est une thérapie à médiation corporelle, en utilisant un médiateur.
Quelles sont les différences avec les autres professionnels paramédicaux ?
La psychomotricité se situe à l’interface des dimensions corporelles et psychologiques.
- Par rapport aux orthophonistes, le psychomotricien structure les pré-requis psychomoteurs nécessaires à l’émergence de la pensée et à l’expression symbolique du langage (parole, dessin, écriture), mais sans s’attacher à la correction des troubles du langage (articulation, syntaxe, orthographe ...).
- Par rapport aux kinésithérapeutes, les soins psychomoteurs ne traitent pas les troubles neuromusculaires ou osseux, mais les difficultés psychologiques en rapport avec les symptômes organiques, ainsi que les troubles instrumentaux (gestes, capacités visuo-spatiales) qui en découlent.
- Par rapport aux psychologues, l’approche psychomotrice est centrée sur le corps, le vécu, le ressenti corporel du patient. La verbalisation et la compréhension des problèmes se dégagent aux cours des séances par cet intermédiaire. La thérapie psychomotrice peut être une indication lorsque passer par la parole n'est pas évident. L'approche psychocorporelle peut également être un préambule quand un patient n'est pas encore disponible à la psychothérapie.
- Par rapport aux ergothérapeutes, le psychomotricien traite des troubles du mouvement et du geste dans leurs dimensions neuro-motrice, affective, technico-émotionnelle et cognitive : ce sont les troubles psychomoteurs. Dans son domaine de l’indépendance et de l’autonomie, l’ergothérapeute, qui lui, n’intervient qu’auprès de populations en situation de handicap, les envisagera en terme de fonctionnalité.